Il y a 2 manières d’avancer dans la vie. La 1e, la plus commune, consiste à opposer résistance et force à tout ce qui dévie de nos objectifs. Que ce soit avec ses collaborateurs, son nouveau-né ou ado, la construction de sa maison ou sa santé, c’est toujours le même scénario. Si les choses ne vont pas comme prévu ou imaginé, on tire, on pousse, on retient, on force, on râle, on menace. Résultat? On s’essouffle, on épuise son entourage professionnel et personnel, on draine ses propres réserves d’énergie, on nuit à sa santé. Parfois les choses avancent (un peu), mais au prix de quel effort!
Il existe une autre manière de faire: accepter ce qui est.
J’entends déjà les hauts cris de certains. On ne peut pas tout accepter! C’est une attitude totalement passive et inefficace, on sait bien que c’est en étant proactif qu’on arrive à nos fins!
Selon moi, accepter est souvent bien plus difficile que résister. Cela demande une humilité et une vigilance qui ne viennent pas naturellement à la plupart d’entre nous. Accepter, c’est faire taire son mental et ouvrir son coeur, deux des décisions les plus compliquées à mettre en oeuvre au quotidien.
Prenons un exemple.
Après un mois de voyage intensif et sublime en famille, je suis rentrée vidée de toute mon énergie. Mon mental, qui a prévu de replonger dans le travail immédiatement (j’ai déjà pris un mois off, c’est bien assez!), tente de résister à ma léthargie. Vas-y, bouge-toi! qu’il me dit. L’argent ne tombe pas du ciel (ah, la belle croyance de dur labeur qui pointe son nez!), ça se saurait! Les clients ne vont pas apparaître comme par miracle. Crée! Promeus! Réseaute! Inspire! Vends!
Les jours passent et je continue de me réveiller inlassablement avec les yeux, le corps et l’esprit remplis de fatigue. Tout est lourd, brumeux, vaseux même. Lors des quelques rdv que j’ai, je sens que je suis à mille lieues de mon énergie habituelle. Je n’inspire pas, je ne brille pas, et bien sûr je ne vends pas.
C’est là qu’accepter est le choix ambitieux. Résister est notre réaction habituelle, mais accepter demande de l’attention. Au lieu du pilote automatique qui fait sans penser, je choisis de surveiller mes pensées, reconnaître mes besoins et faire tout ce qui est en mon pouvoir pour rebondir dans les meilleurs délais. J’accepte mon besoin de ressourcement. Et je sais que le satisfaire est le moyen le plus efficace de me retrouver rapidement à faire ce que mon mental demande (créer, promouvoir, vendre) et ce que mon coeur désire (contribuer, servir, inspirer).
Vendredi soir, je me couche donc avec l’intention de m’occuper de moi. Je suis ma priorité du weekend. Et tant que je n’aurai pas retrouvé mon énergie, j’accepte qu’il en soit ainsi. J’écoute. J’entends moto, paddle, jardinage. Je fais moto, jardinage, paddle.
Et ce matin lundi, je me lève comme neuve! Finis les yeux chauds qui ne rêvent que de se fermer. Envolée la lourdeur qui enveloppait mon corps. Evaporée la torpeur qui envahissait ma pensée. Je suis à nouveau moi, énergique, enthousiaste, inspirée et confiante.
J’ai passé 2 semaines à résister à ma fatigue, la promener avec moi dans ma vie surbookée, lui reprocher de m’empêcher d’être productive. Et 2 jours à l’accepter, l’accueillir, l’écouter. Je m’étais préparée à continuer, mais elle s’est envolée!